Pourquoi je me sens toujours coupable ? La culpabilité maternelle un fardeau invisible mais omniprésent
- Laurie Picard
- 8 déc. 2024
- 4 min de lecture

Cet article est dédié à nous toutes, déjà maman, femmes enceintes ou dans l'attente de voir une grossesse aboutir. On est ensemble.
Très souvent en consultation, vous me parler de ce sentiment de culpabilité que vous ressentez. Un sentiment puissant, présent, encombrant. Et avec lui cette sensation d'être coupé de vous même et de votre Joie.
La maternité est souvent idéalisée comme un moment de bonheur et de satisfaction absolue. Pourtant, derrière cette image idyllique se cache une réalité complexe, marquée par une émotion qui touche de nombreuses mères : la culpabilité maternelle. Cette sensation de ne jamais être assez "bonne" pour ses enfants, de toujours avoir fait quelque chose de mal ou de ne pas répondre aux attentes des autres et des soi-même est omniprésente. Mais d'où vient cette culpabilité et comment la surmonter ?
Une pression sociale et personnelle
La culpabilité maternelle ne se crée pas dans un vide. Elle est alimentée par une pression sociale constante, qui nous dicte comment une mère "doit" se comporter. Dès la grossesse, les attentes commencent : il faut être en pleine forme, faire les bons choix, accoucher naturellement, puis s'occuper de son bébé avec une attention constante, tout en réussissant à maintenir un équilibre dans sa vie personnelle, professionnelle et sociale.
Ce mélange d'attentes idéalisées et d'autocritique peut mener à un sentiment d'insatisfaction et d’imperfection constant chez nous. Cette pression, souvent exacerbée par les réseaux sociaux où l'on voit des mères supposées "parfaites" qui semblent tout gérer avec brio, renforce la culpabilité ressentie par beaucoup.
Les racines de la culpabilité
La culpabilité maternelle prend plusieurs formes et peut avoir des racines profondes.
Le perfectionnisme interne : Beaucoup de mères ont l’impression de devoir être parfaites. Chaque erreur, chaque moment d'irritation ou de fatigue devient une source de culpabilité. Mais la perfection n'existe pas et il est humain de se sentir débordée.
La peur de décevoir : Les mères ont souvent peur de ne pas être à la hauteur des attentes, qu'elles soient imposées par la société ou par elles-mêmes. Elles veulent offrir ce qu'il y a de mieux à leurs enfants et, parfois, cela les conduit à se juger sévèrement.
Le dilemme entre carrière et maternité : Pour les mères qui jonglent avec une carrière professionnelle, la culpabilité peut aussi émerger de la crainte de ne pas être suffisamment présente pour leurs enfants. Beaucoup se sentent tiraillées entre leur rôle de mère et leurs aspirations professionnelles.
Les jugements extérieurs : Les remarques bien intentionnées ou les critiques d’autrui peuvent aussi nourrir cette culpabilité. Une remarque sur l'éducation, l'alimentation, ou même le temps passé avec son enfant peut faire naître une remise en question profonde.
Les conséquences de la culpabilité maternelle
Si la culpabilité maternelle est courante, elle peut avoir des conséquences négatives à long terme. En effet, se juger constamment peut mener à une détérioration de l'estime de soi et de l'équilibre émotionnel. Cela peut également créer un stress important, qui à son tour peut affecter notre santé physique et mentale de mère. Un sentiment constant d'insuffisance peut aussi nuire à notre relation à nous même, au conjoint.e et à la relation avec l'enfant. Car nous sentons peut-être moins en mesure de donner de l'affection ou d’établir des liens authentiques.
Comment surmonter la culpabilité maternelle ?
Vous toutes : Ouvrez bien vos oreilles !!!
Heureusement, il est possible de réduire, voire d’éliminer, la culpabilité maternelle en adoptant certaines stratégies :
1. Changer vos attentes
Il est essentiel de redéfinir ce que cela signifie être une "bonne mère". Accepter que la perfection n’existe pas et que chaque mère fait de son mieux avec les ressources qu'elle a est un premier pas. Plutôt que de viser une maternité parfaite, il vaut mieux viser une maternité "suffisante", où l’amour, la bienveillance et l'attention sont les valeurs clés.
2. Prendre soin de soi
Une mère qui ne prend pas soin d'elle-même ne pourra pas être pleinement présente pour ses enfants. Il est important de trouver des moments pour soi, que ce soit pour se détendre, pratiquer un hobby ou simplement se reposer. Prendre soin de son bien-être est essentiel pour être une mère équilibrée et heureuse.
3. Demander de l'aide
Il est normal de demander de l'aide et de déléguer lorsque la charge mentale devient trop lourde. Se créer un réseau de soutien, que ce soit par la famille, les amis ou même des professionnels ( Salut !), peut alléger le fardeau de la maternité et réduire la culpabilité.
4. Réfléchir à vos pensées
La prise de conscience de ses propres pensées et émotions peut permettre de mieux comprendre d'où provient la culpabilité. Remettre en question les jugements que l’on se fait, et les remplacer par des pensées plus réalistes et bienveillantes, peut grandement aider à alléger cette culpabilité.
5. Parler de vos émotions
Partager ses sentiments avec d’autres mères, ou même un.e professionnel, permet de décharger la pression et de réaliser que la culpabilité maternelle est une expérience partagée. Échanger sur les défis, les erreurs et les petites victoires quotidiennes aide à briser le cycle de la culpabilité.
Conclusion
La culpabilité maternelle est un phénomène complexe qui touche de nombreuses d'entre nous à différents moments de notre parcours. Bien qu’elle soit souvent alimentée par des attentes irréalistes, il est possible de l’apprivoiser et de la transformer en une force qui permet de prendre du recul, de réévaluer ses priorités et de cultiver une maternité plus sereine. N’oublions pas qu’il n’y a pas de modèle unique de "bonne mère" : être une mère présente et aimante, tout en restant fidèle à soi-même, est ce qui compte le plus.
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